Last updated on octobre 25th, 2023 at 03:31 pm
Le Beshbarmak, un plat profondément ancré dans la tradition culinaire du Kazakhstan, est plus qu’un simple aliment. C’est un symbole d’hospitalité, d’unité et d’identité culturelle. Ce repas copieux, souvent partagé en famille et entre amis, raconte une histoire sur le passé nomade du peuple kazakh et son profond respect pour le bétail.
Notre équipe chez Remitly a créé ce guide dans le cadre de notre série qui célèbre la cuisine de nos clients du monde entier.
L’origine du Beshbarmak
Le nom « Beshbarmak » se traduit par « cinq doigts », ce qui reflète sa méthode de consommation traditionnelle – manger avec les mains. Cette pratique remonte au mode de vie nomade des anciennes tribus kazakhes qui parcouraient les vastes steppes d’Asie centrale. Elles dépendaient fortement de leur bétail pour survivre, utilisant chaque partie de l’animal pour se nourrir, se vêtir et s’abriter.
Le Beshbarmak est né de cette nécessité. Il s’agissait d’un plat pratique qui pouvait être préparé sur un feu ouvert dans des conditions météorologiques difficiles. La viande était bouillie jusqu’à ce qu’elle soit tendre, puis servie avec des nouilles plates et du bouillon – un repas simple mais nourrissant qui apportait à ces nomades endurcis la subsistance dont ils avaient tant besoin.
Ingrédients utilisés dans le Beshbarmak
À la base, le Beshbarmak est un plat de viande et de nouilles. Traditionnellement préparé avec de la viande de cheval ou d’agneau en raison de leur disponibilité dans les steppes, il peut également être préparé avec du bœuf ou du poulet à l’époque moderne. La viande est bouillie jusqu’à ce qu’elle soit tendre, puis déchiquetée en morceaux de la taille d’une bouchée.
Les nouilles sont faites à la main à partir de farine et d’eau, roulées en fines feuilles puis coupées en carrés ou en rectangles. Elles sont bouillies jusqu’à ce qu’elles soient tendres, puis disposées sur un plateau avec la viande cuite sur le dessus.
Les oignons sautés dans la graisse de mouton ajoutent de la saveur au bouillon qui est versé sur le plat assemblé avant de le servir. Des herbes fraîches comme l’aneth ou le persil peuvent également être saupoudrées sur le dessus en guise de garniture.
Recette du Beshbarmak
Le Beshbarmak est un plat qui demande de la patience et de l’attention aux détails. Voici une recette simplifiée que tu peux essayer à la maison.
Ingrédients
- 1 kg de viande (cheval, agneau, bœuf ou poulet)
- 300 g de farine
- 1 gros oignon
- Du sel à volonté
- Épices (poivre noir, feuilles de laurier)
- Herbes fraîches pour la garniture (aneth ou persil)
Mode d’emploi
- Place la viande dans une grande marmite et couvre-la d’eau. Ajoute le sel et les épices, puis porte à ébullition. Réduis le feu et laisse mijoter jusqu’à ce que la viande soit tendre – cela peut prendre plusieurs heures selon le type de viande utilisé.
- Pendant que la viande cuit, prépare les nouilles. Mélange la farine et l’eau pour former une pâte. Etale-la finement puis coupe-la en carrés ou en rectangles.
- Fais bouillir les nouilles dans une autre casserole jusqu’à ce qu’elles soient molles, puis égoutte-les.
- Une fois que la viande est cuite, retire-la du bouillon et découpe-la en morceaux de la taille d’une bouchée.
- Fais revenir les oignons dans la graisse du bouillon jusqu’à ce qu’ils soient dorés.
- Assemble ton Beshbarmak en plaçant les nouilles dans un plat, puis la viande râpée sur le dessus.
- Verse les oignons sautés et un peu de bouillon sur ton plat assemblé, puis garnis-le d’herbes fraîches avant de le servir.
Étiquette de service et de consommation
Le Beshbarmak n’est pas qu’un simple repas ; c’est une expérience imprégnée de tradition et d’étiquette. Le Beshbarmak est généralement servi en famille sur un grand plateau appelé « tishtyk ». Tout le monde se réunit autour de la table pour partager le repas, symbole d’unité et d’esprit communautaire.
Manger avec les mains est une tradition, mais ce n’est pas obligatoire. De la main droite, tu prends un morceau de viande ou de nouille, tu le plonges dans le bouillon et tu le manges. La coutume veut que les aînés ou les invités d’honneur soient servis en premier en signe de respect.
Variations du Beshbarmak à travers le Kazakhstan
Bien que le Beshbarmak reste fidèle à ses racines, il existe des variations régionales à travers le Kazakhstan qui reflètent les goûts locaux et les ingrédients disponibles. Dans certaines régions, des pommes de terre ou d’autres légumes racines peuvent être ajoutés au plat pour le rendre plus consistant.
Dans d’autres, différents types de pâtes peuvent remplacer les nouilles plates traditionnelles, comme de petites boulettes ou même du riz. Malgré ces variations, l’essence du Beshbarmak – un plat nourrissant à base de viande et de nouilles destiné à être partagé – reste inchangée.
Beshbarmak dans les célébrations et les fêtes kazakhes
Le Beshbarmak est souvent la pièce maîtresse des célébrations et des festivités au Kazakhstan. Qu’il s’agisse d’un mariage, d’un anniversaire ou d’une fête nationale comme Nauryz (le nouvel an kazakh), ce plat est susceptible de figurer au menu.
Sa préparation devient une activité communautaire, les membres de la famille contribuant aux différentes parties du processus – un témoignage de l’unité et de la coopération inhérentes à la culture kazakhe.
Reconnaissance et appréciation du Beshbarmak dans le monde entier
Le Beshbarmak a acquis une reconnaissance mondiale en tant que plat emblématique du Kazakhstan. Il est apprécié non seulement pour ses saveurs copieuses, mais aussi pour ce qu’il représente : le riche héritage culturel d’une nation.
Même s’il ne figure pas sur tous les menus internationaux, ceux qui ont eu la chance de goûter au Beshbarmak ne tarissent pas d’éloges sur ses qualités réconfortantes. Cet humble plat des steppes d’Asie centrale a en effet laissé sa marque dans la cuisine mondiale.
La cuisine kazakhe au sens large
La cuisine kazakhe reflète son héritage nomade et son climat rude. Elle est copieuse, nourrissante et centrée sur les produits de l’élevage comme la viande et les produits laitiers.
Plats à base de viande
La viande joue un rôle essentiel dans la cuisine kazakhe car elle est disponible dans les steppes où la culture des légumes était difficile, voire impossible, dans les temps anciens.
Outre le Beshbarmak, les autres plats populaires sont le Shuzhuk (une sorte de saucisse faite maison), le Kuyrdak (un ragoût à base de divers organes de viande) et divers kebabs.
Produits laitiers
Les produits laitiers sont également un élément essentiel de la cuisine kazakhe. Le Kumis, un lait de jument fermenté, est une boisson traditionnelle souvent consommée pendant les mois d’été. Parmi les autres produits laitiers, on trouve le Shubat (lait de chamelle fermenté) et divers types de fromage.
Pains et pâtisseries
Le pain occupe une place sacrée dans la culture kazakhe – il est considéré comme irrespectueux de jeter du pain ou même de le couper avec un couteau. Le baursak, une sorte de pâte frite, est particulièrement populaire et souvent servi lors des célébrations.
Influences modernes
La cuisine kazakhe moderne a été influencée par ses voisins – la Russie, la Chine, l’Ouzbékistan, entre autres. Cela a conduit à l’incorporation de plats comme le Plov (un plat de riz de l’Ouzbékistan) et le Manti (des boulettes de pâte d’Asie centrale) dans leur répertoire culinaire.
Malgré ces influences, les plats traditionnels comme le Beshbarmak restent profondément chéris en tant que symboles de l’identité et du patrimoine kazakhs.
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